Une ancienne collègue et amie me disait il y a quelques années, lorsque nous nous trouvions face à des familles ou des enfants en souffrance pour lesquels nous avions déployé un maximum d’énergie : « Ah, tu sais Aline, à chacun son sac à dos ».

Oui, elle avait raison ! À chacun son histoire, son passé, présent et futur. Et qui sommes-nous pour juger la façon dont la personne porte son sac, ce qu’elle y rajoute, ce dont elle ne veut pas se délester. Chacun en est responsable, n’est-ce pas ?

Et bien…pas si simple. Ce week-end, j’avais choisi de déposer le mien, juste un moment, pour me reposer. Non ! Aucun sac ! Rien ! Pas de sollicitations.

Est-ce bien possible ?

En tant qu’accompagnante, lorsque nous partageons une séance ensemble, vous renversez le vôtre sur mon bureau, ensemble nous faisons le tri et vous repartez avec des affaires mieux rangées alors que d’autres seront passées à la poubelle. Jamais je ne garde un sac qui ne m’appartient pas.

Par contre, en tant que mère et épouse…et même en tant que fille de…difficile de ne pas porter le sac de l’un ou de l’autre. Par amour, parfois on prend celui de son mari sur les épaules, un temps, une période pour le décharger. Par amour, on remplit celui de notre enfant des meilleures douceurs, et pour lui aussi, on supporte de le mettre sur le dos en plus du nôtre. Alors, doucement s’installent des habitudes…

Et le mien, qui le prend de temps en temps ? Lorsque je le dépose afin d’ avoir le dos libre, sans sollicitation, et bien, mon fils demande toujours que je remplisse le sien et mon mari que je le déleste.

  • Rien. Plus de poids. Rien que moi avec moi.

Alors, il faut bien l’avouer, je suis responsable de cette situation et ne regrette pas d’aider l’un ou l’autre membre de ma famille. Par contre, lorsque mes épaules saignent, eux ne le voient pas. Non pas par méchanceté, ni égoïsme. Non trop prendre, trop faire, trop attendre, au point d’en devenir… amer. À mère ! Ahhh mer !!!! c’est mon histoire!

Alors chers amis, parents, enfants, prendre soin de soi, c’est aussi se permettre de changer certains automatismes lorsque votre corps n’en peut plus.

Est-ce la pleine lune ? L’énergie actuelle ? La fin d’un cycle ? J’ai fait le choix de rendre à César ce qui appartient à César et ne plus répéter certaines erreurs car finalement, elles deviennent du sacrifice…et vous vous souvenez ce que je pense du sacrifice ? Un acte sacré quand il est assumé et dans la joie. Par contre, quand il soulève colère et frustration, il rend les relations toxiques.

Ca vous parle ? Et vous, comment remplissez-vous votre sac à dos ? A-t-il besoin d’un nettoyage ? D’un tri ? En avez-vous d’autres sur les épaules ? Comment les supportez-vous ? Vous sont-ils utiles sur votre chemin ?

En conclusion, je citerai ce proverbe tibétain : « Mange selon la hauteur de sac à provisions, marche selon la largeur de ton pas. »